A la découverte de …
Depuis toujours, l’ASPTT Strasbourg regroupe des sportifs et sportives de haut-niveau. Fier de ses talents, le club lance une nouvelle série d’interviews “A la découverte de”, permettant au grand public de faire connaissance avec ces champions d’aujourd’hui et de demain.
Valentin Chirstophel, haltérophile en devenir
Valentin Christophel, membre de la section haltérophilie, n’est pas un inconnu dans le milieu. A seulement seize ans, Valentin a déjà prouvé qu’il avait l’étoffe des grands. Retour sur son histoire et sa récente compétition avec l’Equipe de France U17.
Salut Valentin, comment vas-tu ?
Valentin: Bonjour, je vais bien merci dans cette période particulière de pandémie et j’espère qu’il en est de même de ton coté.
Pour ceux qui ne te connaissent pas, peux-tu te présenter rapidement ?
V: Je m’appelle Valentin CHRISTOPHEL, 16 ans cette année, lycéen en classe de 1ère Général au Lycée Jean Rostand de Strasbourg. Je suis licencié à l’ASPTT Strasbourg en haltérophilie depuis mes 8 ans mais je connais le club depuis bien plus longtemps car j’ai accompagné mon père Christian, entraîneur au club, depuis tout petit avant même que je ne sache marcher.
J’ai démarré la pratique de l’haltérophilie au sein de l’école de sport du club et gravi petit à petit les échelons vers la performance de haut-niveau récoltant très vite des titres nationaux chez les U13 et U15. Détecté aussitôt par les entraîneurs nationaux, j’ai intégré le Collectif Avenir Olympique 2024-2028 dès mes 15 ans, puis l’équipe de France Jeunes, pour être sélectionné aux Championnats d’Europe U15 à Eilat (Israël) en 2019 où je me classe 8ème des -55kg puis cette année pour la Coupe du Monde des U17 où j’arrive à décrocher la 20ème place en -61kg.
Compte tenu de la situation sanitaire, qu’en est-il des championnats nationaux en haltérophilie ?
V: Compte tenu de la situation sanitaire, le calendrier sportif national et international est complétement chamboulé, il n’y a eu depuis mars 2020 qu’une seule compétition régionale et rien au niveau national, toutes les manifestations par équipes et individuelles ont été déplacées sur 2021.
J’ai eu la chance d’avoir eu cette échéance internationale en novembre, ce qui m’a permis de trouver la motivation de m’investir à l’entraînement dans la salle spécifique de l’ASPTT Strasbourg, où je retrouve ma sœur Marie et mon père entraîneur, seuls à être autorisés à s’entraîner de part noter statut de sportifs listés de haut-niveau par le Ministère des Sports. Pas facile de s’entrainer dans une salle vide où habituellement on se retrouve à une quinzaine de passionné à soulever des barres et des poids.
Tu viens tout juste de rentrer de l’INSEP où tu as représenté la France lors d’une compétition internationale, peux-tu nous en dire plus ?
V: La Youth World Cup aurait dû avoir lieu à Lima (Pérou) et s’est déroulée finalement au sein de chaque pays, à l’INSEP pour la France, en distanciel via la vidéo, une nouvelle forme originale de compétition mis en place par le fédération internationale. Je devais affronter des adversaires à distance, ça fait bizarre au début de ne pas voir évoluer les autres sur la même scène de compétition mais très vite en observant le tableau suivi de chaque athlète en compétition, on prend très vite conscience que s’est une compétition internationale et l’envie de donner le meilleur de soi-même prend le dessus pour défendre les couleurs de l’ équipe de France.
Quel est ton ressenti personnel vis-à-vis des résultats de l’équipe de France et de ta performance ?
V: Bien qu’un peu tendu à l’entame du match, car j’étais le 1er Français à entrer en lice, je valide mes 2 premiers essais dans les deux mouvements olympiques l’arraché et l’épaulé-jeté échouant à chaque fois au 3ème essai contre le record de France. L’objectif d’entrer dans le Top 20 mondial est atteint dans une catégorie de poids (-61kg) très relevée cette année, et même si sur le coup j’étais un peu déçu de ne pas avoir validé mes 3ème essais, le contrat est rempli pour moi car je n’ai que 16 ans et j’ai tiré contres des adversaires plus aguerris ayant un an de plus.
Mes coéquipiers de l’équipe de France U17 n’ont pas démérité non-plus, même si aucune médaille était envisageable, nous avons tous et toutes tirés sur nos barres de records personnels et je pense avoir porté avec fierté le maillot de l’équipe de France et représenté mon Club, ma Ville, ma Région au plus haut-niveau.
Quels sont les prochaines échéances avec l’équipe nationale et ton club de l’ASPTT Strasbourg Haltérophilie ?
Les prochaines échéances devraient (si les conditions sanitaires s’améliorent) devrait se situer au 1er trimestre 2021 avec la reprise du Championnat de France des clubs par équipes où, si je progresse encore un peu je pourrais devenir titulaire avec les seniors de l’ASPTT Strasbourg, les individuels étant programmés pour le 2ème trimestre 2021. J’entame une montée dans la catégorie de poids supérieure (-67kg) pour être plus solide vu ma taille 1,74m (eh oui l’haltérophilie n’empêche pas de grandir, au contraire). Mon père/entraîneur m’a programmé la reprise d’un cycle foncier avec plus de volume de travail avec moins d’intensité, des exercices plus variés pour parfaire ma technique et beaucoup de renforcement musculaire spécifique, on entame déjà la première étape de préparation des échéances internationales de la fin d’année 2021.
Tu n’as que seize ans et tu fais déjà parti des meilleurs français de ta catégorie. Quels sont tes objectifs pour la suite de ta carrière ?
V: Mes objectifs de carrière étant d’intégrer l’équipe de France U20 puis celle des Seniors. Si Paris 2024 me semble un peu trop tôt pour performer avec l’élite seniors, les JO 2028 à Los Angeles peuvent être un 1er objectif majeur pour ma carrière. J’ai déjà pris conscience du long et périlleux chemin qui reste à parcourir pour arriver au sommet, mais je me sens être capable de relevé ce beau défi si on me permet d’être dans les meilleurs conditions d’entrainement.
Il est vrai qu’à l’heure actuelle, je ne bénéficie pas d’aménagements du temps scolaire, je m’entraine dès que j’ai un creux dans mon emploi du temps où tard le soir après 8h de cours, autant dire qu’il faut être très motivé pour s’investir sans relâche à l’entrainement, heureusement que j’ai un soutien fort de la famille, de mes coéquipier(es) et de l’ASPTT Strasbourg pour y arriver. Mon père me dit souvent « seul on soulève une petite barre, à plusieurs on déplace des montagnes », je me rends compte qu’il a raison, dans les sports individuels on a besoin du soutien des autres, surtout dans les moments difficiles, pour arriver à se surpasser.
A moyen terme j’espère intégrer le Pôle France Jeunes au CREPS de Toulouse où les conditions de développement du double projet pratique sportive de haut-niveau et études sont bien réunies avant de rejoindre l’INSEP qui reste l’endroit où l’on côtoie les plus grands champions.
Que pouvons-nous te souhaiter ?
V: Pour conclure, j’espère qu’on sortira bientôt de cette situation pandémique pesante qui ne cesse de se prolonger. Je souhaite pour 2021 que toutes et tous soient en Bonne Santé et que nous puissions à nouveau tous nous retrouver sans contraintes sanitaires pour des moments de partage avec notre famille mais aussi au sein de nos lieux de vie, notamment à l’entrainement au club car mes ami(e)s de la barre au sein de l’ASPTT Strasbourg me manquent énormément.
Crédit photo: Hookgrip
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