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Omnisports : Un diplôme réservé aux sportifs de haut niveau "Le sport et sa carrière"

Depuis deux ans, un diplôme universitaire a été ouvert pour répondre aux contraintes des sportifs de haut niveau et leur permettre de mieux gérer leur carrière. Les sœurs Vignes, Teshana et Sashina, devraient bientôt l’obtenir.

Leurs mémoires de fin d’études sont tout juste terminés. « J’ai envoyé le mien il y a quelques jours », révèle Teshana Vignes, actuelle 61e mondiale de double dames (avec sa coéquipière de l’ASPTT Strasbourg Lorraine Baumann) de badminton. « Moi, c’est fini depuis un peu plus longtemps qu’elle, j’attends maintenant les résultats », s’amuse sa sœur, Sashina, championne de France en titre et 41e mondiale en simple.

Les deux badistes n’en sont encore pas tout à fait sûres mais elles devraient, logiquement, faire partie des premiers détenteurs du diplôme universitaire “management d’une carrière de sportif professionnel”.

Un diplôme pour « formaliser un certain savoir-faire »

Lancée en février 2012 sous la forme d’un partenariat entre la Faculté des sciences du sport de Strasbourg et l’Académie de la performance, cette formation a été conçue exclusivement pour les sportifs de haut niveau.

« Ce diplôme permet de formaliser un certain savoir-faire “terrain” qu’ont les sportifs de haut niveau mais dont ils n’ont pas toujours conscience, explique le professeur Gary Tribou, responsable universitaire du diplôme. Par exemple, ils parlent anglais, ont des connaissances en communication, etc. Mais ils n’ont pas toujours eu la possibilité de concilier sport et études, ont parfois arrêté l’école, et se retrouvent souvent sans diplôme lorsque leur après-carrière commence. Cette formation leur offre un niveau Bac + 2 qui pourra leur servir un jour ou l’autre ou leur permettre de reprendre des études. »

Les dix unités d’enseignements étalées sur les deux ans – à raison de 5 500€ quand même – couvrent ainsi des thématiques très diverses allant de la gestion du patrimoine au marketing/sponsoring appliqués au sport professionnel en passant par les langues étrangères. Surtout, tous ces cours s’adaptent à l’emploi du temps du sportif

« Apprendre même quand on est à l’étranger »

« Il y a des leçons et des QCM sur une plateforme internet, cela nous permet d’apprendre et de tester nos connaissances même lorsqu’on est à l’étranger pour les compétitions. C’est mieux qu’à la fac où on pouvait vite être pénalisées par nos absences et où c’était dur de rattraper, détaille Teshana. Là, environ 70 % des cours se passent à distance. »

Le reste, ainsi que les principales évaluations, se déroule dans des locaux propres à ses élèves si particuliers. « On se délocalise chez les sportifs, pour qu’ils se sentent à l’aise, reprend Gary Tribou. À Strasbourg, c’est au Creps, à Metz, c’est au centre de formation du club de football et à Paris, c’est à l’INSEP. »

Car la formation est tout sauf alsaco-alsacienne. Outre les sœurs Vignes qui font partie de la première promotion – sept inscrits –, dix-sept étudiants de tout l’est de la France et de tous sports la suivent. C’est le cas, par exemple, de la handballeuse internationale Paule Boudouin ou encore de Nicolas Rousset, le sabreur plusieurs fois champion de France. « Et on ne demande qu’à grandir, ajoute le responsable du diplôme. En ce sens, notre partenariat signé avec l’INSEP l’an dernier ( en décembre ) représente un vivier de 700 sportifs ». Cela dit, à en croire Sashina, tout le contenu ne serait pas – encore ? – parfaitement rôdé.

« C’est peut-être parce que je faisais partie des premières inscrites mais je n’ai pas trouvé tout cela très bien organisé. En ligne, il y avait des bugs, je m’attendais à être plus suivie et à quelques cours, je n’ai pas appris grand-chose, avoue-t-elle. Mais la communication avec les interventions de Patrick Montel, c’était intéressant, comme les cours juridiques, de marketing ou sur la fiscalité. Et ça nous a aidées pour obtenir notre naturalisation française… »

Leur mission : « Monter des dossiers de sponsoring »

C’est ainsi le club de l’ASPTT Strasbourg qui a financé le diplôme à ses deux championnes, les employant du même coup comme chargées de marketing. Une mission non-fictive rappelle Teshana Vignes. « On devait chercher des sponsors, inviter des joueurs aux Masters du club, monter des dossiers de sponsoring…. On avait un salaire mensuel et on était couvertes en cas d’accident, ce qui est rassurant et c’est ce que nous demandaient les instances pour nous naturaliser ».

Voilà l’autre grande spécificité de la formation, permettre au sportif de signer un contrat de professionnalisation avec son club et donc jouir d’un véritable statut de travailleur, le même que tout autre salarié.

« Pour l’instant, tous nos étudiants n’ont pas signé ce type de contrat mais on pousse en ce sens, pour que ce soit les clubs et les fédérations qui s’engagent », conclut Gary Tribou.

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