Première Française en octobre dernier de l’Ironman d’Hawaii en 10h14’42, son record sur la distance , la Strasbourgeoise Estelle-Marie Kieffer a vécu une année faste entre ses courses à travers le monde et la soutenance de sa thèse en radiologie.L’an dernier , Estelle-Marie Kieffer avait réussi à dompter le mythique Ironman d’Hawaii pour sa troisième participation au Championnat du monde de la spécialité.
En 2009, elle s’était qualifiée avec surprise et y était allée « pour le fun ». En 2010, elle avait coincé sur le marathon, terminant l’épreuve en marchant « parce qu’on n’abandonne pas à Hawaii ». En 2012, elle avait été la première triathlète française à boucler le parcours en 10h43′.
« J’ai envie de découvrir d’autres courses »
De retour à Kona en octobre dernier, la “dame de fer” de l’ASPTT Strasbourg a fait tomber toutes ses barrières chronométriques sur un Ironman (3,8km de natation, 180km à vélo et 42,195km à pied). Son record (10h36′ à Kraichgau en 2012), Estelle-Marie Kieffer l’a effacé sans complexe sur l’épreuve reine, signant un impressionnant chrono de 10h14’42, dans la foulée des triathlètes professionnelles.
« C’est simple, j’ai battu mes records en course sur les trois disciplines (59′ en natation, 5h22’25 à vélo et 3h46’28 sur le marathon, ndlr), souligne la triathlète de 37 ans. Je termine une nouvelle fois première Française, je suis 13e de mon groupe d’âge, 74e au scracth féminin. Réaliser une course aussi aboutie le jour J à Hawaii, c’est un rêve. Paradoxalement, ça ne donne pas envie d’y retourner. Enfin, pas tout de suite. J’ai envie de découvrir d’autres courses maintenant. »
Des horizons nouveaux, Estelle-Marie Kieffer en a déjà parcouru cette année. Début mai, elle a en effet participé à l’half-ironman de Sainte-Croix aux Îles Vierges. « Je ne connaissais pas les Îles Vierges, j’ai découvert un paysage magnifique, totalement différent des îles hawaïennes », glisse-t-elle.
Les Îles Vierges, Las Vegas, Hawaii et Antalya
Sainte-Croix, c’est aussi là que sa fabuleuse saison a commencé. Première de son groupe d’âge, elle y a non seulement décroché son billet pour Hawaii mais aussi une qualification pour la finale mondiale du half-ironman (1,9km/90km/21km).
Une course qu’elle a disputée début septembre à Las Vegas, un cadre bien différent du charme paradisiaque des Îles Vierges ou d’Hawaii, mais aussi un esprit de course différent. « J’étais contente déjà d’avoir réalisé les slots (qualifications par classe d’âge, ndlr) pour Las Vegas et Hawaii aussi tôt dans la saison. Ça m’a enlevé de la pression. Mais à Las Vegas, ça ne s’est pas trop bien déroulé, avance-t-elle. Je suis deuxième de ma classe d’âge au 82e kilomètre à vélo en roulant seule. Là, je me fais doubler avant la transition par un peloton où il y avait six filles qui ont roulé dans les roues pendant 80km sans être sanctionnées ! À pied, je n’ai pas pu les accrocher. Je voulais faire un Top 5 et je finis 23e de mon groupe d’âge en ayant même voulu abandonner. C’était frustrant et rageant ! »
« La thèse, c’était quand même le plus dur »
La triathlète s’est ensuite “vengée” à Hawaii, a soutenu sa thèse en radiologie avant de finir sa saison sportive mi-novembre par une victoire sur le half-ironman d’Antalya. « La thèse, c’était quand même le plus dur dans tout cela », lâche après un temps d’hésitation la chef de service à l’hôpital d’Hautepierre.
Ses objectifs désormais ? « Je commence ma saison par l’half du Pays d’Aix en mai, l’Ironman de Zürich en juillet pour faire un bon chrono et la finale mondiale de half en septembre à Mont Tremblant au Canada ».
Forte de ses quatre expériences hawaïennes, Estelle-Marie Kieffer entend bien prodiguer quelques conseils à ses coéquipiers de l’ASPTT Strasbourg qui veulent se lancer à l’assaut du mythe. « Cette année, Alexandre Klein s’était qualifié (310e au scratch en 9h35’35). Melissa Lapp et Jean-Philippe Dechristé veulent y aller. C’est bien qu’il y ait d’autres triathlètes de l’ASPTT à s’y essayer et si mon vécu peut aider, c’est parfait. »
La “dame de fer”, soutenue dans sa démarche sportive par un groupe turc, fait des émules dans son club. C’est sans aucun doute la plus belle de ses récompenses.
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